Le Ras des Cortalets depuis Taurinya le 15 juin 2014

Il est presque sept heures ce matin lorsque nous quittons Taurinya à 600m d’altitude pour cette longue, prometteuse et sportive randonnée qui va nous conduire au Ras des Cortalets par Llasseras et le roc Mosquit avant de nous ramener ensuite à notre point de départ par la piste de Balatg et le col de Millères. Du concentré vous dis-je…

Dès le départ, le chemin annonce la couleur. Sa pente est âpre, rude et ne donne guère l’occasion de souffler. Dans le bois des Costes, les lacets succèdent aux lacets sans répit. Après une longue et lente progression, nous arrivons sur une construction visiblement très ancienne en pierres sèches d’apparence extérieure assez banale. C’est « l’Orri d’en Ciscal ».  À l’intérieur par contre, l’ouvrage est d’une qualité remarquable et absolument surprenant avec ses pièces voutées en ogive et situées de part et d’autre d’une sorte d’allée centrale. Cette architecture complexe est admirable et témoigne d’une parfaite maîtrise dans l’art de la construction.

Nous sortons de l’espace boisé. Le sentier grimpe toujours avec la même énergie et sans donner aucun signe de lassitude. Nous arrivons au village pastoral abandonné de Llasseras dont l’origine (nous dit-on) pourrait remonter à l’époque romaine. L’ensemble des constructions de ce village est du même style que l’Orri d’en Ciscal que nous venons de voir. Il est constitué d’un ensemble d’abris et d’enclos qui permettaient aux bergers et à leurs troupeaux de vivre là une grande partie de l’année.

Un moment, le chemin continue à découvert et nous permet d’admirer une nature sauvage et tourmentée faite de crêtes déchiquetées et de profonds ravins que creusent inlassablement des rivières invisibles.

Passé Llasseras, la pente s’accentue encore. Nous pénétrons dans une épaisse forêt. Le chemin décrit de larges lacets pour atténuer un peu les rigueurs de la montée. Il faut arriver au Roc Mosquit et ses 1900m d’altitude pour voir le sentier devenir enfin un peu plus raisonnable et s’élever beaucoup plus gentiment. Le Roc Miquelet, la Soucarrade, tres Avets deviennent une sympathique promenade avec en face de nous un Canigou constellé de névés et légèrement chapeauté de brume. Il est 11h30 lorsque nous débouchons sur le Ras des Cortalets à 2055m d’altitude et point culminant de notre rando.

Un bref arrêt, troublé par le désagréable bruit des moteurs des participants à la « trobada » (qui rentrent chez eux après avoir déposé leur fagot au Pic du Canigou et probablement participé à un bivouac très animé dans la soirée au chalet) et nous plongeons déjà sur la piste sinueuse qui s’enfonce dans les bois en direction du refuge de Balatg. Là, au calme, dans ce cadre somptueux nous faisons une vraie pause repas et repos contemplatif très appréciée de tous le groupe.

Nous voila sur la magnifique piste de Balatg taillée dans la falaise et aux noms aussi évocateurs que mystérieux: L’Escale de l’Ours, la Mort de l’Homme, Bosc Nègre…

Au col de Millères, fin de la piste. Un sentier plonge vers le Val Panera, l’ancien site minier du Salver à Taurinya dont un des bâtiments à été reconverti en gîte étape et enfin nous dépose au parking où nos véhicules nous attendent avec toute la patience qu’on leur connait. La rando est finie.

Eprouvante mais fantastique randonnée. Les six participants du groupe ont parcouru en 9h (arrêts compris) et dans la bonne humeur, les 18km de ce circuit et grimpé allègrement les 1500m de dénivelée positive. Tout le monde se sent prêt pour la sortie au Canigou du mois prochain.

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