C’est une bien belle mais longue et exigeante randonnée sur deux jours qui nous attend ce matin au départ de Taurinya.
Il est sept heures lorsque les neuf membres qui constituent notre petit groupe se mettent en route sous un beau ciel bleu prometteur.
Mercredi 16 juillet:
Depuis le parking, nous partons vers le refuge de Taurinya « el Passatge », puis, passons devant l’ancienne mine de fer « el Salver » avant de gagner le col de Millères.
La piste de Balatg démarre un peu plus haut. Elle ne peut être empruntée que par les piétons et certains véhicules autorisés. Cette étroite et magnifique route serpente d’abord mollement au coeur d’un sous bois ombragé, puis vers le lieu dit l’Escale de l’Ours, elle trouve son chemin dans la roche, creuse son passage cramponnée à la falaise au dessus du vide vertigineux des gorges de la Llitera. Elle surplombe un paysage à la fois sauvage et grandiose. Magnifique!
Au refuge de Balatg, nous faisons une belle pause dans ce lieu calme et reposant. Un sentier forestier nous conduit ensuite par des lacets secs et nerveux à l’assaut de la pente âpre qui rejoint le Ras des Cortalets. La pause repas et un agréable moment de détente sous le Ras nous rechargent en énergie et nous permettent d’avaler vaillamment les 150 derniers mètres qui nous séparent du refuge. Là, hydratation, contemplation, promenade sur le circuit découverte, installation au chalet, repas et au lit. Voilà terminée cette première journée ou nous avons marché une quinzaine de kilomètres pour une dénivelée d’environ 1600 mètres.
Jeudi 17 juillet:
Après une assez bonne nuit de repos, nous nous levons tôt pour aller assister au magnifique spectacle du lever de soleil sur le chalet. Ensuite, petit déjeuner et départ pour le Pic.
La montée au Barbet est douce et agréable. Nous passons devant les fouilles abandonnées et les espoirs perdus du « maner de l’Or » qui n’a pas donné ce que les hommes attendaient de lui (Hélas ou tant-mieux). Un peu plus haut, nous atteignons la crête qui nous dévoile progressivement son immense panorama. Une courte descente nous conduit à la Porteille de Valmanya et de là à travers la rocaille, nous gagnons le pied de l’impressionnante cheminée.
Impressionnante peut être, mais difficile, certainement pas! Cette montée procure même une joie profonde que l’on savoure intérieurement en silence et qui atteint son paroxysme lorsque l’on débouche sur le sommet. Là le bonheur est total. Tout le département semble à nos pieds et une paire d’yeux ne suffit pas à embrasser du regard un si vaste panorama. Après un long moment de contemplation, il faut bien retrouver la réalité, reposer les pieds sur terre et penser à redescendre, le chemin du retour est encore si long…
Nous dévalons rapidement la pente par la voie classique en saluant bon nombre de marcheurs que nous croisons, haletants, dans ce qui est pour eux une éprouvante montée.
Le pierrier, la Porteille, le Pic Joffre, la fontaine de la Perdrix, l’estanyol et revoilà le refuge des Cortalets où nous faisons notre pause repas et où nous nous accordons un long moment d’une détente très appréciée et aussi bien méritée.
Il est environ 14h lorsque nous prenons le chemin du retour par la Soucarrade, le roc Miquelet puis le roc Mosquit. La descente est très abrupte. Certains muscles et articulations commencent à souffrir sévèrement. Les mini pauses se succèdent. Au village pastoral abandonné de Llasseras nouvelle et courte pause. La descente reprend, nous passons sans trop lui prêter attention devant le splendide Orri d’en Ciscal et après une descente vertigineuse nous retrouvons enfin Taurinya et nos véhicules qui nous attendent sagement depuis la veille.
Cette belle randonnée est finie elle aura un peu marqué les organismes mais surtout les esprits en laissant dans les têtes une montagne de fabuleux souvenirs.
Nous avons parcouru aujourd’hui environ 19 kilomètres pour 1000 mètres de dénivelée positive, soit sur les deux jours une distance totale de 35km pour une dénivelée cumulée de 2600m (pour nous, c’est pas mal!).