Les journées du patrimoine…, voila une formidable occasion de découvrir autrement la Cerdagne avec ses richesses et d’ajouter au caractère sportif de notre activité habituelle, une dimension à la fois ludique et culturelle.
C’est dans cet état d’esprit que ce samedi matin, nous avons pris la route des hauts cantons et avons fait notre première halte à Sainte-Léocadie pour y visiter le musée de Cerdagne.
La ferme « Cal Mateu » située à Sainte-Léocadie date de la deuxième moitié du XVII ème siècle. Elle est inscrite au répertoire des monuments historiques depuis 1984 et est reconnue musée de France depuis 1997 (source Wikipédia).
Après le traité des Pyrénées, la ferme devint la résidence du Viguier de Cerdagne. Le Viguier était le représentant du Roi de France et l’administrateur du territoire. Ce titre est resté dans la même famille jusqu’à la révolution Française.
Cette ferme était tout à la fois le lieu de résidence du Viguier, le siège de son administration et une importante exploitation agricole.
Ce musée d’ethnologie et d’histoire à caractère pédagogique retrace la vie paysanne cerdane depuis cette époque jusqu’à nos jours.
L’après midi à été consacrée à parcourir une partie de la basse Cerdagne avec Saillagouse, Estavar et Llivia avant d’arriver à Dorres le village des tailleurs de pierres (els picapedrers). Malheureusement pour nous, le petit musée qui témoigne de cette activité était fermé. Le village de Dorres a aussi une autre particularité qui le rend célèbre: C’est sa modeste station thermale dont les eaux chaudes et sulfureuses étaient déjà très prisées par les Romains qui y avaient aménagé des bassins creusés dans le granit et encore utilisés de nos jours. Nous nous y sommes longuement prélassés avec délectation avant de rejoindre notre gîte aux Boillouses point de départ de la randonnée majeure de demain.
Dimanche 21 septembre:
Le jour n’est pas encore levé et nous piaffons déjà d’impatience. Finalement, n’y tenant plus, nous nous mettons en route à la timide lueur de nos lampes frontales.
Le début du parcours n’est pas des plus agréables. C’est un long enchevêtrement de blocs rocheux que l’on a hâte de dépasser.
Enfin, avec les premiers rayons de soleil nous arrivons à l' »Estany del Viver ». Le temps est superbe et nous ne nous lassons pas d’admirer ce paysage grandiose constitué d’une imposante barre montagneuse dans laquelle brillent encore sous le soleil levant quelques rares névés. Que du bonheur!
Après l’Estany de Sobirans, la véritable montée commence. Au début elle est plutôt bonne fille, lente , régulière et sans grande difficulté. À mi pente environ, nous atteignons un petit laquet glaciaire avec un névé qui s’enfonce dans une eau cristalline d’un magnifique vert émeraude.
Toutes proportions gardées, la progression à partir de là s’apparente un peu à de l’escalade mais sans qu’il soit nul besoin d’employer un quelconque matériel technique. Il suffit juste d’utiliser ses mains, les prises sont nombreuses et fermes. L’endroit est très fréquenté par de nombreux groupes qui font tous montre les uns envers les autres, d’une grande courtoisie en se facilitant mutuellement le passage avec amabilité et dans une ambiance très sympathique.
Sans presque nous en rendre compte, nous voila au sommet du Pic Carlit qui avec ses 2921 mètres d’altitude et le point culminant des Pyrénées Orientales. Dans ce département, à part les oiseaux et les nuages, rien en ce moment n’est au dessus de nous. Nous profitons pleinement de cet instant en admirant le gigantesque panorama qui s’offre à notre regard avec ses montagnes qui s’étendent à perte de vue et tous ces lacs « els estanys » qui parsèment cet espace et brillent comme des miroirs.
Il faut cependant s’arracher à sa torpeur et penser à redescendre. La descente du Pic, pose moins de problèmes que ce que l’on pouvait craindre. Rapidement nous arrivons au laquet et retrouvons le chemin qui nous ramène au refuge avec toutefois un petit détour par les lacs de Trebens, de Castellà et de les Dugues. Après l’ascension du Pic, nous avons fait le grand tour des lacs pour ne rien perdre d’un si beau paysage.
Nous étions sept participants à cette inoubliable randonnée d’environ 15 km pour 900 m de dénivelée, qui clôturait majistralement ce beau WE très réussi.