Sur le parking de Corsavy, le ciel est gris, l’air est frisquet et de temps en temps de lourds nuages lâchent leur trop plein de neige qu’un vent assez soutenu disperse en tourbillons glacés.
Nous nous préparons en hâte pour nous réchauffer un peu et notre groupe fort de onze participants se met en route sur ce superbe circuit.
Du parking, nous descendons au coeur du village désert, passons devant la fontaine Arago, du nom de ce célèbre physicien catalan qui lors de ses travaux sur le méridien de Paris en 1872 s’y arrêta (dit-on), pour pour permettre à ses mules de se désaltérer.
À la sortie du village en direction de Batère, un petit détour nous permet d’aller voir de près l’ancienne tour à signaux de Calaris qui domine le village et qui offre un très joli point de vue sur une large partie du Vallespir.
Nous reprenons notre chemin entre pistes carrossables et sentiers. En dessous du mas de Loc, au lieu dit, le Pas de l’Avet, nous passons sur l’autre flanc de la montagne et nous rentrons dans la forêt du Pas de l’Avet en longeant la rivière éponyme. C’est une forêt de buis qui a la particularité d’être très humide et pratiquement pas ensoleillée. Les mousses s’y développent abondamment sur les troncs et les branches des arbres et pendent en longues guirlandes qui confèrent à la forêt son caractère étrange et aussi quelque peu mystérieux. Le chemin au départ est malaisé, glissant et encombré de nombreux troncs qu’il faut sans cesse enjamber. Rapidement toutefois la situation s’améliore et le chemin devient très agréable. Nous passons devant la ruine de ce qui fut probablement une forge à la catalane avec son réservoir et son conduit d’arrivée d’eau. Ici, les hommes ont retiré de la pierre le fer dont la réputation a pendant longtemps largement dépassé les frontières de ce pays.
On sort du bois au niveau du mas « Can Vilafort ». Une longue piste montante nous conduit au col de l’Ancia sur la route de Corsavy. Par un petit chemin nous gagnons l’église romane de Sant Marti du Xème siècle et joliment restaurée par des passionnés amoureux fous de patrimoine et de vieilles pierres. Qu’ils soient remerciés de leur travail.
Nous rentrons dans Corsavy mais avant de rejoindre le parking comment ne pas passer devant le mas de l’Eloi où, au mois de mai 1845, une redoutable bande de bandits de grands chemins, les Trabucaires (prononcer Traboucaïres) était arrêtée et définitivement mise hors d’état de nuire. Le pays respirait enfin!
Cette très belle rando est finie. Nous avons marché entre 13 et 14 km pour environ 600 m de dénivelée.