Ce matin, nous traversons Ansignan désert. L’arbre de la Liberté, cet imposant platane planté en 1848 pour célébrer l’avènement de la 2ème République « trône » (si l’on peut s’exprimer ainsi) dans la rue principale du village. À droite, nous avons le large et profond sillon de la vallée de l’Agly avec tout en bas, l’Aqueduc Romain qui enjambe le fleuve. En face de nous, se dessine le dôme de la Serre de Vergès. C’est la destination vers laquelle nous nous dirigeons aujourd’hui.
Un sympathique chemin descend tout doucement la pente. Après une série de lacets, il arrive devant le célèbre Pont Aqueduc Romain qui fait à juste titre la particularité de ce village et la fierté de ses habitants. La partie supérieure de l’aqueduc sert au passage de l’eau, tandis que, juste au dessus des arches, une voie de communication aménagée dans la structure du pont, permet d’enjamber l’Agly.
Nous traversons et longeons l’édifice. Tout au bout, la piste qui serpente et s’accroche aux flancs de la Serre, nous conduit jusqu’à Saint Arnac, paisible bourgade que notre chemin ne fera qu’effleurer avant de se diriger tantôt par des pistes, tantôt par des sentiers vers le « Camp de la Mourié ». C’est au pied de la Serre, dans un endroit d’un confort très discutable que nous ferons malgré tout notre pause repas.
Une piste herbeuse part sur la droite de notre chemin. Un panneau nous invite à faire, en moins de deux heures un aller retour au sommet. Banco!…
La piste part calmement. Dans un virage très prononcé, elle disparait et cède la place à un sentier pierreux, rude et glissant qui se cabre et s’élance vigoureusement vers le sommet. Il faut s’accrocher « du bec et des ongles ». Par chance, des rondins judicieusement disposés par endroits, facilitent grandement l’ascension. Sur le final, très rocheux, les buis qui bordent le chemin nous sont d’un précieux secours. Nous débouchons sur le sommet. l’endroit est magnifique et le panorama à 360° grandiose. Après quelques minutes passées à contempler le somptueux paysage, il faut penser à redescendre.
La descente est plus scabreuse encore que la montée. Tous les moyens sont bons pour se retenir et éviter les glissades. Au diable la grâce et l’élégance, seule l’efficacité compte. Finalement nous retrouvons la piste et poursuivons sur le large chemin. Un petit raidillon descendant animera encore un instant le groupe mais la rando tire à sa fin. Les berges de l’Agly apparaissent. Nous les longeons. À l’aqueduc, nous faisons une longue pause puis nous remontons vers le village. C’est la fin de cette belle rando de 16 kilomètres pour 550 mètres de dénivelée que notre groupe de 12 participants à parcourue en environ 6 heures.