Un simple regard sur la carte suffit à nous convaincre que la randonnée qui nous attend les deux jours qui viennent ne sera pas de tout repos et elle en inquiète déjà plus d’un.
Le vendredi soir, arrivée à Mantet chez Agéline. L’accueil y est toujours chaleureux, le repas comme d’habitude succulent, le gîte confortable et la nuit calme et paisible.
De bon matin, après un petit déjeuner substantiel, notre équipe s’élance vers la porteille de Mantet. Le sentier à travers les prairies est agréable, le temps splendide et l’optimisme de mise. au refuge de l’Alemany, nous marquons une petite pause avant de poursuivre notre chemin.
La rude montée vers la porteille nous fait déjà tirer la langue. Au sommet, nous reprenons notre souffle et profitons de cet instant de repos pour contempler le magnifique panorama qui nous environne.
Devant nous, l’imposante masse du pic de la Dona se dresse. Il parait débonnaire comme ça à le voir, mais son ascension se révèle particulièrement éprouvante. A son sommet une bonne halte est nécessaire pour que tout le monde puisse récupérer de ses efforts. Nous sommes tout de même récompensés par un panorama vraiment extraordinaire fait d’une multitude de sommets, de vallées et de chaînes qui s’étendent à perte de vue.
La poursuite en direction du Ras de Carança commence hors sentier par une descente particulièrement abrupte dans un éboulis très instable qui nécessite une grande attention et un maximum de prudence. Au bas de cet « entonnoir », nous pouvons enfin souffler et nous alimenter. Le plus dur est fait. Ouf!
La Coume de Bassibès, s’ouvre à présent devant nous. C’est une large vallée tapissée de rhododendrons et de fleurs sauvages qui lui donnent l’aspect d’un patchwork géant. De part et d’autre, elle est bordée par de hautes chaînes qui semblent la protéger. Au milieu, bondit de pierre en pierre tel un garnement dissipé, un torrent facétieux alimenté par une multitude de sources qui augmentent son débit à mesure que nous descendons. L’air y est limpide et les paysages superbes. Le petit sentier que nous empruntons, gambade au milieu de ce décor. Il enjambe le torrent, contourne les rochers, va et vient dans ce dédale, puis, finit par déboucher sur le GR10. Là, haletant, il s’arrête et cède la place. Le large chemin beaucoup plus sage que nous empruntons maintenant, nous conduit avec assurance et précision jusqu’au refuge ou nous nous installons pour la soirée et une bonne nuit réparatrice (enfin, on espère…).
Dimanche matin, nous nous levons avec de petits yeux. Pour la nuit réparatrice, c’est un fiasco total. Toute la nuit, le refuge a bourdonné comme une ruche en pleine activité. Pour le manque de sommeil, on verra plus tard.
Après le petit déjeuner, il faut songer au retour. C’est que la route est encore longue. Le GR, précis et rigoureux nous ramène vers Mantet par le Coll del Pal. Il monte gentiment à travers bois et rochers. A la jasse des Clots nous marquons la pause. Derrière nous le col Mitjà à fière allure, il est magnifique. Le regard embrasse un vaste panorama qui englobe la Cerdagne et le Capcir. Splendide! Un peu plus loin le Coll del Pal domine aussi une immense étendue aux paysages fabuleux. Le chemin maintenant s’est complètement assagi. Il serpente à flanc de coteau puis plonge dans une descente abrupte et nous ramène au refuge de l’Alemany où nous retrouvons le chemin de la montée. La rando est pratiquement bouclée. Nous nous arrêtons pour manger et nous nous accordons une longue pause pour profiter le plus longtemps possible des beautés de cette nature.
Le retour vers Mantet n’est plus qu’une formalité. Nous repassons voir Angéline pour prendre un verre en sa compagnie en lui racontant notre bien belle rando. Puis après l’avoir encore une fois remerciée pour son hospitalité, nous prenons congé en lui donnant rendez vous l’année prochaine pour de nouvelles aventures.