Ce matin, élection présidentielle oblige, ce n’est que vers dix heures que nous quittons Taurinya en direction de Llasseras. La randonnée n’étant pas particulièrement longue ce retard ne sera pas très pénalisant.
Auparavant, nous étions partis d’Elne sous une petite pluie qui n’incitait guère à l’optimisme. Ici, le ciel bien qu’un peu chargé ne semble tout de même pas particulièrement menaçant.
Nous partons du centre du village. Après avoir traversé la Llitéra, nous quittons la piste qui conduit aux cols de Jual et de Clara pour nous engager sur le petit sentier de Llasseras.
Au tout début, la pente est relativement douce et progressive. Rapidement cependant, vers les « Costes », le chemin se cabre, la montée devient rude et ne nous accordera plus guère répit.
Après environ deux heures de marche en sous bois, nous arrivons à un premier grand « orri » extraordinairement bien conservé.
L’abri en pierre sèche, se présente extérieurement sous la forme d’un grand parallélépipède rectangle sans grande originalité d’une quinzaine de mètres de longueur pour environ quatre mètres de large et deux de haut. L’accès se fait par une ouverture située sur l’un des petits côtés.L’intérieur est magnifique. Il est vouté et forme plusieurs alvéoles situées de part et d’autre de l’axe central. l’agencement des pierres qui forment ces alvéoles montées en porte à faux est absolument admirable et montre malgré des moyens rudimentaires une maîtrise parfaite des techniques de construction ainsi qu’un sens artistique certain.
Nous reprenons la montée (toujours aussi sévère). En sortant du bois, s’ouvre devant nous un superbe panorama qui englobe toute la vallée de la Têt avec ses nombreux petits villages et qui court jusqu’au fond de l’horizon et vient buter sur le massif du Madres que l’on reconnait avec son capuchon blanc. Côté Canigou, les crêtes disparaissent derrière un léger voile brumeux.
Encore un petit effort et nous arrivons au village pastoral de Llasseras dont les bâtiments sont dispersés entre 1350 et 1400 mètres d’altitude. Un groupe « d’orris », de « Jaças » et de « cortals » rassemblés constituent le cœur du village. Dispersés sur les flancs du Roc Mosquit, d’autres « jaças » et « cortals » parfois en très mauvais état témoignent de l’importance et de l’activité passée de ce site.
Nous profitons de ce magnifique endroit pour faire une longue pause réparatrice et prendre notre repas. Ensuite après avoir « exploré » les environs à la recherche d’autres « orris » isolés nous regagnons Taurinya par le même chemin qu’à l’aller (mais en descente cette fois-ci). Nuance!
Nous étions sept participants pour faire cette belle randonnée. nous avons parcouru environ 10 kilomètres pour une dénivelée de 850 mètres et la pluie, bonne fille, nous a épargnés. Merci!