Pour ce dernier dimanche d’avril, nous avons profité d’un temps idéal pour effectuer cette bien belle randonnée sur le Camí Ramader d’Evol, dans les pas de nos ancêtres, à la recherche de notre passé et aussi un peu de nos racines.
Il est neuf heures, le village semble encore assoupi. Accroché aux flancs du Coronat, il se prélasse et se réchauffe aux premiers rayons du soleil.
Nous nous élançons. D’entrée la pente est rude. Nous entrons tout de suite dans le vif du sujet. Rapidement, nous dépassons la chapelle Saint Étienne et atteignons les imposantes ruines du château médiéval d’Evol. Le site est magnifique et le point de vue superbe. À l’horizon, les montagnes dans leur manteau blanc sont majestueuses. Après une petite pause pour profiter de cet exceptionnel point de vue et aussi pour reprendre un peu notre souffle, nous reprenons la montée toujours aussi abrupte. Des cortals effondrés jalonnent notre chemin. Maintenant, la forêt a cédé la place à la garrigue et nous profitons mieux ainsi d’un somptueux panorama que nous pouvons admirer à loisir.
Comme une sentinelle perchée sur son rocher, le cortal Llunya se découpe bientôt dans l’azur. nous atteignons les 1600m d’altitude. La bâtisse est de grande dimension et bien conservée. Extérieurement elle parait banale mais à l’intérieur c’est une formidable réalisation architecturale assemblée en pierres sèches en parfait état de conservation et qui semble défier le temps.
Nous poursuivons notre chemin. Pour la première fois, la pente s’adoucit et nous débouchons sur la piste qui plus haut conduit au col de Portus.
Le soleil brille toujours mais l’air s’est considérablement rafraichi. Quelques névés subsistent encore dans les fossés. Bien vite, les polaires et les gants ressortent des sacs. Brrr!… Nous quittons la piste par un petit sentier qui plonge dans la forêt et qui après quelques lacets nerveux, nous conduit au refuge de la Mouline à 1550m d’altitude. La montre indique 13h30. Il est grand temps de faire la pause repas-repos, derrière ça commençait à grogner.
Il est 14h30 lorsque nous remettons sac au dos. Le paysage est maintenant complètement différent. Nous marchons en sous bois en longeant la rivière d’Evol grossie par la fonte des neiges du massif de Madres. Le chemin est agréable et de toute beauté. Des ardoisières abandonnées ainsi que de nombreux cortals et bergeries, témoins d’une intense activité révolue disparaissent inexorablement du paysage mangés par le temps et la végétation. Le progrès ne regarde pas en arrière.
En plusieurs endroits, des passerelles franchissent la rivière. Le pont le plus remarquable est celui de « Llabeja » construit en pierre sèche dans le style du cortal Llunya. C’est ici que nous ferons notre dernière pause.
Des jardins cultivés commencent à apparaitre, les chemins s’élargissent, deviennent pistes et puis routes. Le clocher de l’église émerge du feuillage, nous rentrons dans Evol la randonnée est terminée. Si nous en croyons le guide, (et pourquoi ne le croirions-nous pas!…) nous avons parcouru 17Km pour une dénivelée de 915m.
Encore une belle journée bien remplie et tout plein de souvenirs à raconter.