Samedi soir 18h00, nous arrivons au col de Jau. Nous suivons la piste chaotique et défoncée en direction du refuge de Callau et nous installons notre campement un peu avant de l’atteindre.
Préparation du bivouac, montage des tentes, aménagement du camp… Et voilà déjà venue l’heure du repas auquel tout le monde fait honneur surtout que ces dames, toujours prévenantes nous ont concocté dans le plus grand secret de délicieux et variés desserts. Merci…Merci…Merci encore! Mon dieu que c’était bon…
Après le repas, nous allons nous dégourdir un peu les jambes en faisant une petite promenade digestive suivie d’une courte veillée et vite au lit car pour demain on a mis le réveil à cinq heures.
Dimanche matin, lever à l’heure prévue. La nuit a été courte et médiocre. Après le petit déjeuner, on s’affaire rapidement à tout démonter et ranger. À 6h30, il ne reste plus aucune trace du campement et c’est sous un léger crachin que nous nous mettons en route en direction du pic du Madres.
L’air matinal est vif, le ciel incertain mais quelques échancrures bleues dans la masse grise des nuages ravivent notre inoxydable optimisme.
Nous quittons la piste pour un sentier sombre en sous bois qui s’élève énergiquement pour déboucher enfin sur des prairies battues par un vent vigoureux. Le sol spongieux est gorgé de l’eau des névés qui tout autour de nous constellent encore le paysage de leurs taches blanches du plus bel effet.
Le ciel s’est considérablement éclairci mais une épaisse brume tenace cache le sommet du Madres et nous dissuade de l’atteindre. Au Pic de la Rouquette, le panorama est somptueux. À notre droite, la vallée de la Castellane avec ses nombreux névés et la limpidité de l’air est extraordinaire alors que sur l’autre versant, les « Gorgs » de Nohèdes brillent comme des miroirs.
Après le roc Nègre, la descente sur la Castellane est un peu scabreuse et nécessite prudence et attention sans toutefois s’avérer dangereuse.
Nous cheminons maintenant dans le fond de la vallée dominée de sommets enneigés. Nous marchons au bord de l’eau sur un épais tapis vert. Splendide! Tout au long du chemin, la Castellane grossie par la fonte des neiges ne se laissera pas toujours franchir facilement. C’est aussi ça le charme de la rando!
C’est dans le cadre idyllique de la cabane de la Balmette et devant son décor grandiose, que nous observerons notre pause repas bien méritée.
Le chemin à présent descend gentiment au fil de l’eau. La Castellane facétieuse ne peut pas s’empêcher de faire pousser encore quelques cris aigus lors des ses franchissements à certaines randonneuses, mais c’est juste pour taquiner!…
Nous retrouvons la forêt de la Rouquette et un peu plus bas, la piste. La Jasse puis le refuge de Callau apparaissent. Quelques lacets plus haut, nous arrivons aux voitures. Voilà, la rando est terminée alors qu’une pluie fine semblait attendre ce moment là pour se mettre à tomber.
Notre groupe se composait de huit randonneurs enchantés de participer à cette sortie. Nous avons parcouru entre dix-huit et Vingt kilomètres pour une dénivelée d’environ 900 mètres et six heures de marche effective.