Circuit minier de La Pinouse le 14 avril 2013

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La randonnée de ce jour fait partie de celles que l’on peut marquer d’une pierre blanche. Dans la plaine pourtant, le ciel était passablement couvert. Sur les hauteurs d’Arles sur Tech, le brouillard a fait naître quelques inquiétudes qui se sont dissipées aussi vite que la brume, dans les environs de Corsavy. À Batère, point de départ de la rando, le temps est magnifique.

Du refuge de Batère, notre groupe composé de 16 participants,  monte allègrement  en direction du Pic de l’Estelle. Quelques maigres névés bordent encore le chemin. Les Pics de Cincreus et du Pel de Ca ont gardé un capuchon blanc qui commence cependant à s’effilocher sévèrement à sa base. Au Collet de Pey, le Canigou apparait soudain, il se découpe majestueux dans un ciel limpide. Grandiose!

Dans la longue descente qui suit, nous traversons encore quelques névés, longeons l’originale « faille de la Langouste », pénétrons dans le bois de pins pour finalement déboucher sur l’ancien site minier de La Pinouse.

Ce lieu, chargé d’histoire et de mémoire est doublement symbolique. D’une part par l’importance de son activité minière depuis l’antiquité jusqu’en 1931 date de sa fermeture définitive et d’autre part par la fin tragique du maquis Henri Barbusse dont le chef Julien Panchot fut exécuté en ces lieux par les nazis avant que l’ensemble des bâtiments ne soit incendié les 2 et 3 août 1944. Une plaque scellée sur une des façade commémore ce sacrifice.

Actuellement laissé à l’abandon et dépourvu de toiture le site est à l’état de ruine et se dégrade inexorablement. Seuls des murs fantomatiques sont toujours debout mais pour combien de temps encore?…

Après La Pinouse, un agréable sentier ombragé nous conduit à la gare de Rapaloum. Tout ici rappelle l’activité minière. De nombreuses galeries  percées à flanc de coteau s’enfoncent sous la terre. L’ancien câble aérien transporteur de minerai qui reliait autrefois sur 1300 mètres La Pinouse à Rapaloum, gît lui aussi abandonné là au bord du chemin.

À Rapaloum gare de départ de la voie ferrée minière qui sur 12,5 kilomètres transportait le minerai à son terminus, la gare de Formentère, nous découvrons les trémies et les tunnels de cette station avant d’utiliser la  belle plate-forme ensoleillée d’arrivée du câble comme salle à manger et salon détente pour une agréable pause repas repos.

Après Rapaloum, le chemin suit l’ancienne voie ferrée dont les rails ont disparu. Il est large, agréable, pratiquement plat et percé de tunnels qui rendent la rando bien sympathique. Un peu plus loin, nous arrivons sur un autre site minier, celui des Manerots dont la production était également transportée par le train. La grande trémie est là au bord de la voie ainsi qu’un ingénieux dispositif composé de deux skips destinés à remonter sur un pan incliné les minerais extraits en contrebas de la voie.

La piste se poursuit, toujours très agréable mais nous devons la quitter pour un petit sentier nerveux qui sans prévenir, grimpe vigoureusement dans la hêtraie mettant nos mollets à rude épreuve et qui de lacets secs en raidillons abrupts, nous dépose le souffle un peu court au pied de la tour de Batère.

Cette tour à beaucoup souffert du temps. Des pans de mur se sont effondrés et son approche est aventureuse tellement certaines pierres paraissent instables. Il se dit qu’un projet de sauvegarde est en cours. La tâche ne s’annonce pas facile, les travaux sont importants, l’accès difficile et le temps compté. Souhaitons tout de même bonne chance aux courageux bénévoles qui s’attelleront à cette lourde tâche.

La fin de la rando approche. Le chemin s’assagit et monte beaucoup plus calmement. Il court sur les flancs déboisés du Pic de l’Estelle et nous ramène sur les anciens bâtiments des mines de Batère transformés en Gîte étape où, sagement garés, nos véhicules nous attendent. La randonnée est terminée.

Extraordinaire rando en vérité faite de paysages somptueux, d’un brin de nostalgie et chargée d’une pointe d’émotion.

Nous avons marché pendant 5h30, parcouru 17km, grimpé 700m de dénivelé et surtout, nous avons été gâtés par une météo splendide.

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